Cette histoire, ou cette fable, on peut la lire en filigrane sur la page de titre de l'Épouvantail qui forme le premier volet d'un triptyque de miroirs dans lequel sont racontées en images rouges, violentes comme la passion et comme la mort, quand elles s'apprêtent à frapper, les histoires de ceux qu'André Major appelle des déserteurs. Dès la première ligne de ce roman, comme un écran devant l'univers que l'oeil du lecteur, à l'instar de celui du narrateur, va chercher à découvrir, se dresse le dos du protagoniste : Mo Baker, alias Maurice Boulanger, dit Momo. Le bruit de sa respiration apeurée remplit la chambre et tous les interstices de cette première phrase et de cette première page. Si c'est lui l'épouvantail, il est déjà tourné en dérision. Pas plus que lui, cependant, le narrateur ou le lecteur n'ont envie de bouger. Ils devront se résigner à regarder par-dessus l'épaule de Momo les images du passé que celui-ci tire de soi et qu'il projette devant soi pour pouvoir continuer à avancer. Comme le narrateur également, le lecteur-témoin devra habituer son oreille et confondre son propre souffle à ce souffle oppressé, à la fois rapide et difficile, le souffle de la peur et celui du désir, qui donne son rythme à la phrase longue, irrégulière, qui cherche, en le creusant à travers l'épaisseur des signes aveugles, le chemin qui devrait déboucher sur la liberté. Avant même que n'apparaisse, sur la piste de Momo, la silhouette presque rassurante de l'Inspecteur, le second protagoniste de l'Épouvantai!, tous les faits et gestes, tous les halètements du fugitif sont perçus par Major.

QUELQUES MOTS SUR L'AUTEUR: Né à Montréal en 1942, André Major interrompt ses études à l’âge de dix-huit ans, après avoir été expulsé du collège. Il se consacre dès lors à l’écriture et se taille une place de choix dans le paysage littéraire québécois, où il se signale à la fois comme romancier et comme critique littéraire.

Collaborateur de la revue Liberté, André Major écrit aussi, entre autres, pour La Presse et Le Devoir. En 1963, il est l’un des membres fondateurs de la revue Parti pris. Figure très active du milieu littéraire, il participe, en 1977, à la fondation de l’Union des écrivaines et écrivains québécois. Il a également réalisé plusieurs émissions culturelles à Radio-Canada, de 1973 à 1998.
Auteur de recueils de poésie, dont Le froid se meurt (1961) et Poèmes pour durer (1969), André Major signe plusieurs romans et recueils de nouvelles qui sont des grands succès de la littérature québécoise, comme La Folle d’Elvis et L’Hiver au cœur (« Boréal Compact »). Plus récemment, il a publié L’Esprit vagabond, œuvre oscillant entre l’essai autobiographique et le journal intime, essentiellement composée de textes tirés de ses carnets d’écriture. Ces carnets des années 1993 et 1994 font suite au Sourire d’Anton ou l’adieu au roman, paru en 2001.

André Major est considéré par plusieurs comme l’un des piliers de la littérature québécoise. À travers les personnages de ses romans, souvent en proie au mal de vivre et à un sentiment d’angoisse, il a su exprimer le malaise identitaire des Québécois.

Le Prix Athanase-David a couronné son œuvre un 1992

ÉVALUATION DE LA CONDITION GÉNÉRALE DES LIVRES
Évaluation du livre note de 3/5 Vielle et belle édition rare. Éditions du jour 1974.

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Histoires de déserteurs - T01 - L’épouvantail De André Major

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