"Je viens dire ici que l'excellence ment.  Je viens dire que l'excellence n'est qu'un mensonge, comme Ginette Reno n'est qu'une chanson.  Nous avons été et nous sommes mentis (accordons ce verbe comme il ne l'a jamais été, juste pour voir comment il sonne) : aujourd'hui par l'excellence et demain par l'éthique ou autre chose que nous aurons encore réussi à pervertir.  L'excellence est une damnée trinité : potion, poison et prison.  Dans ses méfaits, il y a l'impardonnable glissement du verbe être au verbe avoir, de l'être au paraître.  Je réclame un coup d'être dans la gueule du paraître.

QUELQUES MOTS SUR L'AUTRICE: Hélène Pedneault était une écrivaine et féministe québécoise, née le 14 avril 1952 à Jonquière et décédée à Montréal le 1er décembre 2008.

Elle fut signataire du Manifeste pour un Québec solidaire, un texte à tendance progressiste publié en 2005. Connue entre autres pour ses écrits et sa participation à l'équipe éditoriale du magazine féministe La Vie en rose, Hélène Pedneault a marqué l'histoire du mouvement des femmes au Québec. Elle est déclarée, à titre posthume, Patriote de l'année 2009 par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

Résumé de carrière
Authentique polygraphe (journaliste, essayiste, chroniqueuse, scénariste, auteure de chansons et dramaturge), Hélène Pedneault se fait d'abord connaître à la radio de Radio-Canada et dans La Vie en rose où elle signe ses fameuses «Chroniques délinquantes» (1982-1987). Intéressée depuis toujours par la chanson, elle y est engagée depuis 1974 comme organisatrice de spectacles, agente d'artistes, metteure en scène, attachée de presse, mais ses contributions les plus importantes dans ce domaine sont les textes qu'elle a écrits pour Sylvie Tremblay, Richard Séguin, Michel Robert et Marie-Claire Séguin. Depuis sa pièce La déposition, elle se consacre de plus en plus à l'écriture de fiction, ce qui ne l'empêche pas de signer une première biographie de Clémence Desrochers en 1989, un pamphlet, Pour en finir avec l'excellence (1992), un recueil de «mémoires courtes», La douleur des volcans (1992), et Les Carnets du lac (2000). Au début de 2004, elle a aussi publié un nouveau recueil de chroniques (1984-2003) intitulé Mon enfance et autres tragédies politiques (journal intime et politique).